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Descente aux Enfers
Elle est là. Je la vois. Comme toujours. Même place. Même coiffure. Même tics. Même sourire. Même regard. Tous les jours, je me place derrière elle, respirer son parfum. Tous les jours, je ne vois qu'elle. Je n'ose pas lui parler. J'en ai trop peur. Peur qu'elle m'ignore. Peur qu'elle me trouve étrange. Je n'y arriverais pas, même si je le faisais. Je bafouillerais. Je rougirais. Je serais tétanisée. Je me contente de la regarder. Inlassablement. Le soir, je rêve d'elle. Elle me fait vibrer, elle me fait vivre. Mon monde entier tourne autour d'elle. Je la dessine sans cesse. Elle est belle, tellement belle. Aujourd'hui, pour la première fois, elle m'a parlé. Elle s'est retournée vers moi, et m'a posé une question. Je ne m'en souviens pas, sa voix m'ensorcelait. Elle se souvenait de mon prénom. La joie m'envahissait. Pour réponse, je n'ai pas réussi à articuler quelques mots, juste un bref geste de tête. Le visage caché par mes cheveux. Je souriais bêtement. J'étais aux anges. Mon cœur s'emballait, j'avais chaud, très chaud. Ma respiration devenait irrégulière, mais ce n'était pas important. Ce soir encore, je n'ai pu m'empêcher de dessiner son beau sourire. Les journées sont paisibles, et se ressemblent. Mais pourquoi me regardent-ils si étrangement ? Pourquoi rigolent-ils ? Pourquoi sont-ils dégoûtés ? Pourquoi me bousculent-ils ? Mon sac, pourquoi était-il ouvert ? Non ! Mes dessins ! Rendez-les moi ! Je tente de les récupérer. On se moque de moi. Ils la prévienne. Non ! Je cours. Je lui en arrache certains. Elle en voie certain. J'évite son regard. Je ne veux pas le voir.
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